La Nouvelle-France (1534-1784)


ANNÉE
ÉVÉNEMENTS
1534-1541
— Jacques Cartier (pour la France sous François 1er) fait trois voyages en terre canadienne. Premier voyage: départ de Saint-Malo le 20 avril 1534, avec 61 hommes et 2 navires qui mettent seulement 20 jours à traverser l'Atlantique. On cherche un passage vers l'Asie, mais on ne découvre même pas le fleuve. On prend cependant « possession » du territoire à Gaspé. Cartier ramène deux fils du chef iroquois Donnacona. Deuxième voyage: départ le 19 mai 1535, avec 110 hommes et 3 navires qui mettent 2 mois pour compléter la traversée. Cartier va jusqu'au village iroquois d'Hochelaga (Montréal). L'équipage passe l'hiver, 20 personnes meurent du scorbut avant que Cartier arrive à obtenir des Amérindiens une recette (à base de feuilles de cèdre blanc) contre cette maladie. Troisième voyage: la France veut établir une colonie, elle donne le commandement à Roberval. Cartier part d'abord, avec 376 hommes et 5 navires qui mettent 3 mois à traverser. Lorsque Roberval arrive, avec 200 hommes et 3 navires, il croise Cartier qui revient avec de la pyrite de fer et du quartz qu'il prend pour de l'or et des diamants. Roberval donne l'ordre à Cartier de rester mais, pendant la nuit, celui-ci part pour la France sans avoir donné la recette contre le scorbut à son chef. Roberval passe un hiver difficile, 50 hommes meurent. Au bout du compte, on considère ces voyages comme un échec. Par la suite, d'autres préoccupations, et en particulier les guerres, empêchent la France de s'intéresser au Canada pendant plus d'un demi-siècle. On appelle la période 1534-1603 celle des « vaines tentatives ».

— Dans la langue amérindienne,
Québec veut dire « rétrécissement du fleuve ».
1541
Les conquistadores espagnols s'emparent du Yucatán (presqu'île du Mexique); c'est la fin de l'empire maya. Toutes ces conquêtes font de l'Espagne un pays riche. Les autres pays d'Europe voudront bientôt développer des colonies pour importer des matières premières qui serviront à produire des marchandises que l'on vendra aux Espagnols. Ces pays développeront ainsi des industries, une économie, alors que l'Espagne, qui achète tout plutôt que de fabriquer, finira par se retrouver en fort mauvaise position.
1565
Sous la direction de l'amiral de France Coligny (un protestant), 600 protestants français tentent de s'établir en Floride, mais une flotte espagnole puissante les déloge. Un peu avant, en 1555, des protestants français avaient essayé de s'établir au Brésil, mais la colonie avait été chassée par les Portugais.
1597
Épisode de l'île de Sable. Le Français La Roche installe sur cette île d'une quarantaine de kilomètres, près de la Nouvelle-Écosse, un groupe d'environ 50 hommes (des mendiants). Toutes les années, un bateau revient avec de la nourriture, sauf en 1602. L'année suivante, il ne reste que 11 survivants.
1599
Pierre Chauvin fonde un petit poste de traite à Tadoussac avec une quinzaine d'hommes.
1603
Samuel de Champlain s'allie aux Hurons et aux Algonquins contre les Iroquois. A ce moment, on compte environ 30 000 Hurons et 15 000 Iroquois; mais une série d'épidémies viendra abaisser la population des Hurons à 12 000 tandis que celle des Iroquois demeurera inchangée.
1604
Pierre du Gua de Monts et son cartographe Samuel de Champlain installent le premier établissement permanent d'Amérique du Nord sur l'île Sainte-Croix, le berceau de l'Acadie. Trente-cinq des 79 hommes mourront dès le premier hiver, ce qui incitera les survivants à déménager l'été suivant à Port-Royal, du côté de la baie de Fundy.
1608
Fondation de la ville de Québec par celui que l'on surnomme « le père de la Nouvelle-France », Samuel de Champlain (pour la France sous Henri IV). De 1603 à 1627, la Nouvelle-France est un simple comptoir de traite; en 1609, seulement 16 personnes y passent l'hiver.
1609
L'Italien Galilée est le premier à observer les planètes avec un télescope. Il découvre ainsi les quatre plus gros satellites de Jupiter et les anneaux de Saturne.
1627
Création par Richelieu de la Compagnie de la Nouvelle-France (ou des Cent-Associés). Ce sont 100 actionnaires qui ont pour mission de développer le Canada. L'année suivante, la première expédition, qui compte 400 personnes, tombe entre les mains des Anglais et ne parvient jamais à destination.

— Il n'y a que 5 femmes dans la colonie à cette époque.
1629-1632
Occupation de Québec et de l'Acadie par les Anglais. Champlain est fait prisonnier. S'ensuit la faillite de la compagnie des Cent-Associés, qui demeure cependant en charge de la colonie jusqu'en 1663. La France reprend possession de la colonie en 1632 suite au traité de Saint-Germain-en-Laye. Quand Champlain meurt en 1635, la colonie compte moins de 200 habitants.
1633
Galilée est forcé par le tribunal de l'Inquisition de Rome de renier sa croyance en une terre qui tourne autour du soleil (l'Église prétend que c'est le soleil qui tourne autour de la Terre). Ce ne sera qu'en 1922 que le système de Copernic sera accepté par l'Église catholique.
1634
— Fondation de la ville de Trois-Rivières.

De 1630 à 1640, 65 000 personnes émigrent dans les colonies américaines, tandis que la Nouvelle-France ne compte pas même 500 personnes.

Entre 1632 et 1662, les causes principales de mortalité dans la colonie française se répartissent comme suit: 34 % les guerres iroquoises, 27 % la mortalité infantile, 15 % la noyade, 15 % les maladies.
1642
Paul de Chomedey de Maisonneuve fonde Ville-Marie (Montréal); ce n'est alors qu'un fort servant à se protéger contre les premières attaques des Iroquois (la première grande guerre iroquoise dure de 1642 à 1667).

— La Nouvelle-France ne compte que 500 personnes, dont seulement 132 femmes.
1643
En France: Louis XIV devient roi de France, mais comme il n'a alors que 5 ans, c'est Mazarin (cardinal et homme politique d'origine italienne) qui assure la régence jusqu'à sa mort en 1661, année à partir de laquelle le roi prend vraiment le pouvoir et le garde jusqu'à la fin de sa vie en 1715. Louis XIV mène la politique de l'absolutisme, il fait de la royauté un droit divin et gouverne tout lui-même. Il déclenche de nombreuses guerres; son règne a cependant le mérite de soutenir l'essor artistique français. En ce qui concerne la Nouvelle-France, le Roi-Soleil prend des mesures énergiques pour assurer le progrès de la colonie: transformation du régime seigneurial, nomination d'un gouverneur (en charge de la défense) et nomination d'un intendant (responsable de la justice, de la police et des finances).
Juillet 1651
— Deux cents Iroquois attaquent l’Hôtel-Dieu de Jeanne Mance. L’attaque dure de 6:00 à 18:00. « Denis Archambault est tué, lorsque la pièce de canon à laquelle il s’apprêtait à mettre le feu lui explose en plein visage » .
La Grande Recrue de 1653 Sous l'impulsion de Jeanne MANCE, Maisonneuve passe en France en 1651 recruter des colons-soldats. Une centaine d'hommes et une douzaine de femmes s'engagent à traverser l'Atlantique pour venir s'établir à Montréal qui, sous les assauts répétés des tribus iroquoises, risquait de disparaître.
L'arrivée de la « Grande Recrue de 1653 » renforce la jeune colonie. Les colons peuvent enfin sortir du fort, habiter leur maisonnette et cultiver leur champ. D'autres colons tomberont sous les coups des Iroquois mais la terreur a maintenant fait place à l'espoir. La « Grande Recrue de 1653 » a sauvé Ville-Marie, frêle poste avancé, de la menace iroquois.
L'historien Marcel Trudel parle de trois navires à Québec en 1653. Il identifie le Patriarche d’Abraham, arrivé à Tadoussac fin juillet,
le « navire de Jean Pointel » au début août et le Saint-Nicolas.
Les marchands suivants sont de passage : Jean GAROY,
Pierre FILLYE, Guillaume FENIOU, Georges PAPIN,
le peintre et sculpteur Nicolas ABRAHAM.
Sur 250 nouveaux immigrants venus en 1653 Trudel identifie 222 personnes, dont 143 seulement pour Montréal : c'est la « Grande Recrue de 1653 ».
Septembre
1653
— Maisonneuve revient de France avec 100 soldats engagés pour défendre Montréal contre les Iroquois. À bord du navire se trouve Marguerite Bourgeoys , Une jeune femme, ayant entendu parler de la fondation de Ville-Marie, avait l'ambition de se consacrer aux besoins de l'enfance.
Religieuse de la Congrégation de Notre-Dame à Troyes où justement quelques jours plus tard le Gouverneur de Montréal allait visiter sa sœur. Il lui est présenté et elle lui propose de venir en Nouvelle-France. Il accepte. Partie de Troyes, Marguerite BOURGEOYS voyage seule, d'ailleurs elle est la seule femme dans la voiture publique entre Paris et Orléans. Les autres passagers la considéraient comme « une fille d'aventure qu'on ne doit recevoir qu'avec peine dans une honnête compagnie ». Ayant réussit à avoir un réduit pour la nuit à Orléans, des passagers, dont le cocher, tentent de forcer sa porte.
À Saint-Nazaire elle embarque enfin sur le navire,
le Saint-Nicolas, commandé par le capitaine Pierre Le Besson. Il part de Nantes le 20 juin avec la recrue de 103 personnes pour Ville-Marie, mais le navire pourri est mauvais car il prend l'eau de toutes parts. La centaine d'hommes étanchent le navire et on continue le voyage mais bientôt l'eau endommage les provisions et à 350 lieues on décide de revenir au port. Maisonneuve fait mettre ses hommes dans une île de crainte de les voir disparaître dans la nature. Ceux-ci sont furieux croyant qu'on les menait à leur perte. Certains réussir à s'échapper à la nage. La traversée définitive se fait le 20 juillet.
1654-1667
— Deuxième occupation de l'Acadie par les Anglais. Ceux-ci l'occuperont de nouveau temporairement en 1690, puis définitivement en 1713 par le traité d'Utrecht.
1658
— Marguerite Bourgeoys inaugure une école pour l’éducation des Françaises et des Indiennes et fonde la Congrégation de Notre-Dame.
Paul Chomedey de Maisonneuve
devient gouverneur de l’île.
juin 1659
Arrivée du vicaire apostolique François de Laval.
1660
Le 21 mai 1660 passe dans l'histoire comme le jour où Dollard des Ormeaux
sauva la Nouvelle-France.
* 1662 *
En 1662, Francois Bellanger fut nommé "trustee" des affaires et guardien des enfants de feu Olivier Le Tardif, co-seigneur et Justice de la paix á Beaupré. Cette même année, Francois vendit deux "oxen" a * Romain de Trepagny, pour la somme de 300 livres, payable en argent, ou en peau de castor.
1663
Mise en place, par le ministre des finances Colbert (pour la France sous Louis XIV), d'un gouvernement royal en Nouvelle-France. Le pays est administré tel une province française, avec un gouverneur sur place.

L'année 1663 met un terme à la période que l'on appelle « l'âge héroïque » de la Nouvelle-France, c'est-à-dire l'époque où la colonisation et ses découvertes étaient fondées sur l'individu et ses exploits.
1665
Le régiment de Carignan-Salières (régiment d'élite) arrive dans la colonie pour vaincre les Iroquois. Ils sont environ 1300 hommes, ce qui représente plus du tiers de la population de tout le pays.
1666
Intendant de la Nouvelle-France depuis un an, Jean Talon organise un premier recensement, qui dénombre 3215 habitants. Pour encourager les mariages et les naissances, il imposera ensuite, par exemple, des amendes aux pères qui ont un fils de 21 ans ou une fille de 17 ans célibataires, et donnera des avantages aux familles nombreuses comme l'éducation gratuite au 13e enfant. Grâce à Talon, la population de la colonie passera à 6700 habitants en 1672. Pour aider, le roi Louis XIV envoie (entre 1665 et 1673) 750 jeunes filles à marier, des orphelines pour la plupart, que l'on a surnommées « les filles du roi ». Talon retourne en France en 1672 au moment où Frontenac, un homme qu'il n'aime pas, arrive dans la colonie.
1684
Encouragés par les Britanniques, les Iroquois dirigent à partir de cette année une deuxième série d'attaques contre les établissements français.
1686
Les Français s'emparent de trois forts anglais de la baie d'Hudson. Trois ans plus tard, alors que Frontenac reprend sa place de gouverneur, ils font une série de raids contre les postes de la Nouvelle-Angleterre.

— La population de la colonie compte près de 10 000 habitants (à la même époque, on dénombre dans les colonies américaines environ 200 000 personnes).

— La politique de mercantilisme de la France viendra nuire au développement de la Nouvelle-France. Selon cette politique, la colonie n'existe que pour la métropole, et son industrie doit être réduite au strict essentiel et ne jamais entrer en compétition avec les industries françaises. Le mercantilisme a pour but de faire entrer les matières premières des colonies dans la métropoles où elles seront transformées et vendues à la riche Espagne qui paie en or tout ce qu'elle achète (cet or lui vient de ses colonies d'Amérique). La France et l'Angleterre développent donc des industries alors que l'Espagne ne développe rien, se contentant d'acheter ; de là la chute prévisible de l'Espagne du rang d'empire.
1697
En trois ans, les Français dirigés par le Canadien Iberville ont chassé les Anglais de l'Acadie, de Terre-Neuve et de la baie d'Hudson. Mais cette même année, la France et l'Angleterre signent le traité de Ryswick qui met fin à la première guerre intercoloniale (qui dure depuis huit ans) ; les deux métropoles décident de revenir à la situation d'avant-guerre: Iberville doit rendre les postes conquis à Terre-Neuve.
1701
La paix est signée avec les Iroquois; c'est la fin des guerres indigènes.

— La colonie compte moins de 15 000 habitants.

— Durant tout ce siècle, les Canadiens français mènent une vie religieuse intense ; les jours consacrés à la prière (les dimanches et les fêtes d'obligation) couvrent le quart de l'année ; les jours sans viande ou de jeûne complet équivalent à près de cinq mois.
1711
La guerre de succession d'Espagne atteint son point culminant en Amérique avec l'expédition de l'amiral Walker sur Québec. Ses effectifs sont considérables: 5300 soldats et 6000 marins. Cependant, à cause de vents violents, une partie de la flotte échoue sur une île, l'expédition est un échec.
1713
En Europe, signature des Traités d'Utrecht. On met fin à la guerre de succession d'Espagne: Philippe V conserve le trône espagnol mais cède des terres à l'Allemagne; la France (sous Louis XIV) cède à l'Angleterre l'Acadie (Nouvelle-Écosse), Terre-Neuve et la baie d'Hudson.

— La population de la Nouvelle-France compte 18 000 personnes alors que les colonies anglaises plus au sud comptent 350 000 personnes.
1730-1749
648 condamnés pour délits mineurs en France arrivent en Nouvelle-France pour s'y établir.

— De toute l'activité économique de la colonie, la traite des fourrures demeure l'activité dominante avec 70 % des exportations contre 20 % pour les produits agricoles.
1734
Inauguration de la route de Québec à Montréal.

Le 10 avril, un incendie détruit l'Hôtel-Dieu de Montréal et une quarantaine de résidences. On accuse (probablement à tort) une esclave noire, Marie-Josèphe, dite Angélique. Condamnée à mort, elle est pendue en public et brûlée le 21 juin.
1743
1er janvier : François Chevalier de la Vérendrye est le premier homme blanc de l'histoire à apercevoir les montagnes Rocheuses de l'Ouest canadien.
1754-1760
Guerre de la Conquête (4ième guerre intercoloniale). Deux ans avant la guerre de Sept Ans (qui opposera entre autres la France et l'Espagne à l'Angleterre et la Prusse), les colonies anglaises s'unissent pour en finir avec la Nouvelle-France. En 1755 commence la déportation des Acadiens : 7000 d'entre eux sont envoyés sur la côte américaine. Le gouverneur de la Nouvelle-Écosse (Lawrence) craignait de les voir intervenir dans le conflit. En 1756, le gouverneur Montcalm arrive en Nouvelle-France avec trois mille hommes. En 1759, l'Anglais Wolfe et son armée assiègent pendant dix semaines la ville de Québec qui capitule après la célèbre bataille sur les plaines d'Abraham (durant laquelle Montcalm et Wolfe sont blessés mortellement). L'année suivante, en 1760, les Anglais s'emparent de Montréal ; la Nouvelle-France leur appartient. On s'entend pour dire aujourd'hui que Montcalm n'était pas le plus fin militaire, et que la résistance canadienne aurait pu être beaucoup plus efficace.
1761-1764
En Europe, signature du Traité de Paris. La Nouvelle-France passe à l'Angleterre (sous George III) suite à la guerre de Sept Ans et à la défaite de la France (sous Louis XV). Seules les îles Saint-Pierre et Miquelon restent françaises. La Louisanne appartient alors à l'Espagne depuis un an, elle n'est donc pas cédée à l'Angleterre (elle redeviendra une possession française en 1800, mais Napoléon la vendra aux États-Unis en 1803, conscient qu'il ne pourrait pas la défendre de toute façon).

— L'Angleterre donne une constitution (la Proclamation Royale) à la Nouvelle-France qui devient alors « The province of Quebec » ; elle prévoit l'assimilation à plus ou moins long terme des Canadiens français. Près de 2000 d'entre eux retournent en France entre 1760 et 1770.

— Les Britanniques doivent lutter jusqu'en 1766 contre des tribus amérindiennes alliées à la France qui se révoltent sous la direction du chef outaouais Pontiac. De toutes les nations autochtones, les Abénakis seront les plus fidèles aux Français.
1764
La Gazette de Québec, premier journal à être publié au Québec, commence à paraître.
1765
Population du Canada : 69 810, presque tous des francophones.

— À Québec, le Séminaire prend la relève du Collège des Jésuites.
1767
À Montréal, les Sulpiciens ouvrent le Collège Saint-Raphaël.
1774
Pour éviter que les troubles dans les colonies américaines se répandent jusqu'au Canada, le gouvernement britannique décide d'être plus ouvert face aux Canadiens français et révoque la Proclamation Royale qui, entre autres, faisait de la religion protestante la seule religion officielle. On rédige l'Acte de Québec, qui constitue une sorte de charte des droits des francophones et qui agrandit le territoire de la province (elle s'étend maintenant jusqu'aux grands lacs). On reconnaît à présent les lois civiles françaises et on accorde aux catholiques le droit de pratiquer leur religion.
1775
L'imprimeur Fleury Mesplet arrive au Canada. Sa présence se fera sentir dans le milieu littéraire francophone.

— Les Américains (avec à leur tête Montgomery et Arnold) décident de rallier les Canadiens par la force à leur lutte pour l'indépendance. Ils commencent l'invasion de la province de Québec : toute la région de Montréal passe entre leurs mains. L'année suivante, ils échouent dans leur tentative de prendre la ville de Québec, puis des renforts britanniques arrivent en grand nombre, ce qui force les Américains à retraiter à l'extérieur de la colonie.
1778
Fondation de la Gazette littéraire de Montréal.

— La France annonce officiellement qu'elle soutient les colonies américaines dans leur guerre pour l'indépendance. Son appui matériel, financier et militaire augmente considérablement leur chance de vaincre l'Angleterre. Le marquis de La Fayette est déjà en Amérique depuis un an et il mène des batailles importantes. La victoire est finalement acquise en 1781 et le traité de Versailles, qui procure l'indépendance aux États-Unis, est signé en 1783. L'intervention de la France soulève de grands espoirs parmi toute la population canadienne qui se croit sur le point d'être débarrassée des Anglais ; mais ce sera pour les Canadiens français une amère déception de constater que la mère patrie a définitivement renoncé au Canada.
1779
Le marchand et poète Joseph Quesnel arrive au Canada, à l'âge de 33 ans. L'année suivante il épouse la fille d'un riche trafiquant de fourrures, puis, en 1793, il va s'établir à Boucherville. De son temps, on le connaît comme auteur de la pièce de théâtre L'Anglomanie et de l'opéra comique Colas et Colinette, mais il composera aussi une trentaine de poèmes.
1783
Signature du traité de Versailles qui proclame l'indépendance des États-Unis.
1784
Population du Canada : 113 012.

Création du Nouveau-Brunswick suite à l'arrivée des Loyalistes (des Américains fidèles au roi d'Angleterre). L'année précédente, le traité de Versailles forçait l'Angleterre à céder certaines de ses colonies à la France et à l'Espagne.